dimanche 26 octobre 2014

Epping forest, notre volontariat au pays des wombats du nord au nez poilu (northern hairy nosed wombats)


C'est rigolo la vie des fois... Un soir, sur la côte ouest, on s'est retrouvés à être les derniers arrivés sur une aire de repos, et il a fallu qu'on plante Margarita en plein milieu du passage pour passer la nuit. On n'était pas ravis ravis de se retrouver sur le chemin des toilettes, mais c'est pourtant cet emplacement tout pourri qui nous a permis de rencontrer Fran, Australienne rigolote aux lunettes vert pomme, qui s'est arrêtée pour papoter avec nous. Au détour de la conversation on a finis par être invités à prendre le café à leur super remorque/caravane tout terrain le lendemain matin, pour aller observer les oiseaux au bord de la rivière. Julien lui a par hasard demandé où on pouvait voir des wombats en Australie, car on était super déçus de n'en avoir vu que des morts dans le Victoria. Il s'est trouvé que Fran et son mari étaient bénévoles dans un parc national pour sauver des wombats en voie de disparition ! 
Et voilà comment, quelques semaines plus tard, nous nous sommes retrouvés dans un campement au milieu du bush, à 60km de la première route goudronnée et quelques heures de route du premier village, au milieu des 200 derniers hairy nosed wombats survivants sur la planète !
C'est notre première expérience de bénévolat de ce type, et ça a été une formidable aventure !
Alan, le scientifique en charge de la survie de l'espèce, vient passer une semaine par mois sur place. Le reste du temps, ce sont deux bénévoles, qui tournent tous les mois, qui restent sur place pour effectuer les différents relevés, remplacer les cartes mémoires et les batteries dans les caméras, surveiller qu'il n'y a pas de faille dans la barrière anti-dingos, et faire tourner le parc.
Notre rôle était de creuser des tranchées pour installer des abreuvoirs pour les wombats à différents endroits du parc. Nous nous sommes retroussé les manches, et avons appris à manipuler le trencher, machine diabolique qui a cessé de fonctionné après 2 heures et seulement 200m de creusés. Outre les péripéties dues à cet engin de malheur, on a pu installer 2 abreuvoirs, et nous avons aidé Adam et Anna, le couple d'anglais présents ce mois-ci, à relever les empreintes d'animaux près des abreuvoirs. (On sait maintenant reconnaitre une empreinte de wombat de cette d'un échidné ou d'un opossum, ce qui n'est pas toujours une tache très facile...!)
Cette espèce de wombats est particulièrement en danger, car, il faut l'avouer, ils ne sont pas particulièrement intelligents, et par exemple, n'arrivent pas toujours à trouver de l'eau lorsqu'ils ont soif, même si on leur en met à portée. Il sont également très regardants sur leur nourriture et très méfiants vis à vis du moindre changement dans leur environnement, ils n'ont donc jamais voulu toucher à la nourriture qui leur est donnée. Malheureusement pour eux aussi, ils creusent des terriers monstrueux avec des tas de galeries, et les fermiers ne les apprécient pas trop quand ils sont au milieu de leurs champs. Leur population a également été décimée à cause de l'urbanisation de l'Australie, des dingos et des chats sauvages qui les attaquent. Dans l'enceinte du parc, ce sont les divers, wallabies, kangourous et autres wallarous, qui mangent leur nourriture. En bref, beaucoup d'obstacles menacent leur survie, ils n'étaient plus que 30 il y a une cinquantaine d'années ! Et même si leur population est en croissance constante depuis, la moindre sécheresse peut représenter rapidement une grosse menace pour ces gros animaux (une quarantaine de kilos quand même) fragiles. Vous pourrez lire plein de choses intéressantes en cliquant ici.
On a adoré l'immersion dans le bush, les conversations et les repas partagés le soir autour du feu, les tentatives de réparation en mode débrouille, les "wombat nights"virées nocturnes à la recherche de wombats autour du campement... (on en a vu deux quand même, dont une maman avec une poche, tournée dans l'autre sens que les kangourous pour que les petits ne se retrouvent pas enfouis sous la terre quand la maman creuse)
Voilà les photos !
P.S. : Merci à Alan Horsup, pour cette superbe expérience et pour les photos!

Une maman wombat dont on voit la poche !

Adam et Anna, prêts pour leur tournée des points d'eau, avec les indispensables balais pour effacer les empreintes d'animaux une fois qu'elles ont été identifiées

Dernière soirée au camp, le roast porc chauffe doucement dans les braises

Le trencheur, quand il marchait encore...

Alan, plus très zen !

Et on rebouche les tranchées



Le campement à Epping


Concert pendant l'orage

Le "ministerial burrow", le plus gros terrier du parc... plutôt énorme !


Une station d'eau installée. On met du grillage, sinon les wombats, qui ne sont pas toujours très fut-fut, creusent en dessous car ils sentent l'eau, mais ne boivent pas dans le bol...

Et c'est parti ! On envoie l'eau dans les tuyaux !



Cuisson du roti à l'Australienne

Une empreinte de wombat, on dirait celle d'un enfant !

Et c'est déjà fini !


2 commentaires:

  1. Une super aventure humaine avec de jolies rencontres :)
    Et j'en sais maintenant un peu plus sur les wombats !

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